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écologie

Le balafon des oiseaux

En Afrique soudanienne, les milieux naturels se rétrécissent, la biodiversité végétale a tendance à s’appauvrir et à s’uniformiser. Du fait de cette transformation écologique, mais aussi d'évolutions sociales, le rapport des gens à la biodiversité végétale se modifie. Si les aspects économiques de ces bouleversements font l’objet de beaucoup d’attention, on s’attarde généralement peu sur leurs aspects culturels. Le petit objet que nous présentons dans cette vidéo est fabriqué à partir d’herbes qui restent aujourd’hui fréquentes et accessibles dans les espaces cultivés, il n’a pas d’utilité concrète et sa disparition n’aurait pas d’incidence sur la vie économique des Sèmè. Son intérêt est de témoigner d’une proximité de tous les instants avec le monde végétal que les Sèmè les plus âgés ont connue, mais qui ne fait plus partie du quotidien des jeunes. Il atteste par ailleurs de pratiques propres à des groupes d’enfants qui restaient de longs moments entre eux à l’écart des adultes, une condition de moins en moins fréquente.

Dans le cadre du programme, Anne Fournier et Camille Devineau ont réalisé un film accessible ici.

Une base de données informatisée de la flore : un outil pour la multidisciplinarité

Contribution de Raymond BOYD linguiste, Anne FOURNIER écologue et Saïbou NIGNAN botaniste, au Colloque langue, environnement et culture de Ouagadougou (8-10 mars 2012)

Ali BENE a soutenu son mémoire d'Ingénieur

Ali BENE a soutenu son mémoire de DEA "Changements globaux et conservation de la biodiversité végétale : valeurs écologique et sociale des espèces et espaces dans le terroir de Kotoudéni (province du Kénédougou, Burkina Faso) le 26 juillet 2013 (fichier joint).

Il a également présenté une communication aux journées scientifiques de l'université de Bobo-Dioulasso le 14 mars 2014 : "Approche croisée, écologique et sociale, de la biodiversité végétale dans le terroir de Kotoudéni (province du Kénédougou, Burkina Faso)"

Quelques espèces végétales

Gardeniea aqualla (cliché A. Fournier, région d'Orodara, 25 octobre 2010)

Tâche 2 : Interpréter le feu

Interpréter le feu de végétation comme facteur écologique, outil de gestion et support de réprésentations humaines

Le feu est un facteur écologique prépondérant dans les savanes dont il influence fortement la flore et la végétation. Les idées des scientifiques ont récemment beaucoup évolué à son sujet ; vu au départ comme une catastrophe responsable de la « savanisation » et de la dégradation du milieu, il est maintenant plutôt considéré comme une perturbation faisant partie du fonctionnement « normal » des écosystèmes de savane qu’il contribue à maintenir. Bien que le feu soit un élément naturel des savanes, ce sont les hommes qui l’allument aujourd’hui dans toute cette région d’Afrique. Ce sont ainsi les populations locales qui définissent la date, le rythme et l’extension des feux de végétation, puissant moyen de gestion du milieu qui façonne les paysages. Cependant sous l’effet du changement global (climatique et social), certaines modifications apparaissent. Si la possibilité physique de brûler dépend entièrement de l’état et de la structure de la végétation (quantité de combustible, état de dessiccation, continuité plus ou moins grande de la couche d’herbe, type d’usage des sols etc.), les pratiques de feu découlent en outre des représentations des habitants des lieux. La mise à feu des savanes a toujours été réglementée par la tradition villageoise, le feu entre d’ailleurs dans des rituels extrêmement structurants pour la plupart des sociétés paysannes de ces régions. Pour les pasteurs, le feu constituait naguère un puissant outil de gestion écologique des pâturages, mais les changements environnementaux des dernières décennies ont remis en cause ces usages anciens.
Historiquement le feu a fait l’objet d’une forte répression pendant la période révolutionnaire de 1983 à 1987 et reste aujourd’hui un objet de réprobation de la part les instances de gestion des milieux naturels. Le respect des réglementations imposées par l’État dans le cadre d’une gestion environnementale qui est souvent totalement déconnectées des idées locales laisse souvent à désirer. De nombreuses recompositions sont actuellement en cours autour du feu Comme objet de recherche, il permet d’articuler des questionnements écologiques, culturels et sociaux. Le Kénédougou, et plus spécifiquement le terroir sèmè (région d’Orodara) constitue un terrain d’étude intéressant en raison de sa récente vocation maraîchère et fruitière qui induit des remaniements et de son originalité ethnique et linguistique.

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